L’idée
Xavier Fernandez, docteur en chimie et professeur des Universités, s’est associé à Grégory Verger-Dubois, pdg des laboratoires Jyta à Carros, pour créer la startup Nissactive en 2017. L’un se charge des trouvailles, l’autre les gère. On parle ici d’actifs cosmétiques naturels issus de la valorisation des déchets. « Anti-âge, anti-inflammatoire, anti-oxydant. Certes, explique le docteur en chimie, rien de neuf, sauf que nous dégotons ces actifs dans des matériaux naturels dont personne ne veut plus. »
Publié dans Nice Matin par Agnès Farrugia Le 09/06 à 18h30 MàJ 04/06 à 18h34
LE PRODUIT
Des actifs cosmétiques issus de feuilles d’arbres, de tiges de fleurs, de fruits abîmés, de plantes trouvées en forêt… L’équipe de chercheurs de l’Université Côte d’Azur (UCA), orchestrée par Xavier Fernandez, cofondateur de Nissactive, a déjà commercialisé, auprès d’industriels, des actifs anti-âge ou réparateurs cutanés, à base de chêne truffier du haut pays grassois mais aussi à base de feuilles de pruniers de Brignoles. La startup vient de déposer un brevet pour un actif anti-âge issu de tiges de rosiers. Déjà plébiscité.
LA PLUS-VALUE
Pour cette startup à la gouvernance hybride: mi-recherche, mi-entreprise, sa plus-value tient au fait que chacune de ses découvertes passe par des publications scientifiques, toutes validées par des chercheurs extérieurs à l’Université Côte d’Azur. « Cette façon de procéder donne un crédit incontestable aux principes actifs issus de nos laboratoires, d’autant que nous avons à disposition du matériel de grande qualité« , sourit le cofondateur Xavier Fernandez. Si tous les brevets sont propriété de l’UCA, c’est bel et bien Nissactive qui les exploite.
L’INVESTISSEMENT
Lauréate de nombreux prix (Pierre Lafitte, Pépite, Fondation UCA, Bpifrance…), la startup commercialise ses actifs à des industriels qui en usent à leur guise. Elle vend également des prestations de façonnage d’actifs sur cahier des charges. Une dizaine de clients et des contacts de grande renommée pourraient bien accélérer le développement de la startup qui compte trois permanents et sept doctorants et qui mise sur un CA 2021 entre 100 et 200.000 euros. Avec, dans leurs armoires, déjà une quinzaine de produits disponibles.
LE DÉFI
Innover. « Aujourd’hui, le consommateur est à l’affût de nouvelles tendances. C’est pourquoi étudier des matières premières vouées soit au compost, soit au broyage, pour en dégager des actifs cosmétiques avérés, correspond parfaitement à cette mouvance. » Nissactive travaille avec la startup niçoise Pepino qui récupère des invendus de fruits et légumes. Ses kiwis peu présentables abritent d’ailleurs un actif anti-pollution dont le brevet est en cours d’acquisition.
L’OBJECTIF
Continuer de collaborer avec des partenaires locaux (agriculteurs, exploitants de forêts, producteurs de plantes à parfum…) et d’exploiter des ressources naturelles en upcycling. Les tiges de rosier d’où est extrait l’actif anti-âge ne seront donc pas brûlées, ce qui génère du CO2: au contraire, elles seront valorisées au laboratoire de chimie de l’Université Côte d’Azur. Elles sont désormais sources de valeur et répareront demain des peaux fragiles, usées. Nissactive ouvre là un nouveau champ aux producteurs locaux. « Par exemple, l’association Forêt modèle de Provence (13), nous livre régulièrement des plantes que nous étudions. » Au gré de ces livraisons, Nissactive espère faire une découverte majeure.